Rupture de la ligamentoplastie croisée antérieure

Par
  • Dr François KLEIN

Date de publication : 7 janvier 2010 | Mis à jour le 30 novembre 2012

Compte rendu

Diagnostic

Rupture de la ligamentoplastie croisée antérieure

Anamnèse

Douleur et instabilité du membre inférieur gauche chez un patient de 60 ans, survenu lors d'un effort sportif.

Examen clinique:

- Signe indirect d'épanchement intra articulaire

- Test de Lachmann positif avec arrêt mou et progressif

- Pas de laxité latérale ou de tiroir postérieur

- Pas de douleur à la palpation de l'interligne articulaire fémoro-tibiale ou des ligaments collatéraux

- Grinding test négatif

ATCD méniscectomie partielle de la partie moyenne du ménisque médiale

Résultats

Rupture complète de la ligamentoplastie croisée antérieure avec moignon proximal résiduel de 7 mm en battant de cloche.

Anomalie de positionnement du tunnel fémoral placé de manière trop antérieure, sans anomalie associée de positionnement du tunnel tibial.

Fixation du greffon sans particularité

Pas de lésion du ligament croisé postérieur.

Aspect très écourté de la partie moyenne du ménisque médial (méniscectomie partielle).

Pas d'autre lésion méniscale.

Pas de lésion des ligaments collatéraux.

Très petite chondropathie de grade II relativement focale du condyle fémoral médial et petite chondropathie extrêmement focale de grade IV du plateau tibial médial dans sa partie tout médiale.

Zones de chondropathie de grade III du compartiment latéral de la patella et focale de grade II de la gorge trochléenne.

Présence d'une discrète synovite.

Discussion

Les complications des ligamentoplasties antérieures sont fréquentent, survenant dans environ 10 à 25% des cas.

La rupture de la ligamentoplastie est suspectée cliniquement devant la réapparition d'une instabilité et d'un tiroir antérieur.

L'IRM est un excellent examen pour diagnostiquer une rupture complète de la plastie à distance de l'opération (> 12 à 18 mois). En cas de délai plus précoce, elle est gênée par le phénomène de "ligamentisation", se traduisant par un hypersignal T2 linéaire, fin, allongé entre les fibres de la plastie qui restent continues, non liquidien, de type cartilagineux. Ce phénomène est présent entre 3 et 24 mois après une intervention de Kenneth-Jones et entre 3 et 18 mois pour un DIDT.

Dans ces délais, en cas de doute sur une rupture à l'IRM, l'arthro-TDM est un excellent examen pour affirmer la rupture.

L'analyse du positionnement des tunnels fémoral et tibial est un point clef en cas de rupture pour rechercher un facteur favorisant.

Le tunnel fémoral, sur la radiographie de face, présente son origine au niveau de la face médiale du condyle latéral, et de profil, à l'intersection entre la ligne de Blumensaat et de la corticale postérieure du fémur.

Une position trop antérieure entraîne une tension excessive du greffon en fléxion et une position trop postérieure, en extension, avec risque de fracture de la corticale postérieure du fémur.

Le tunnel tibial est étendu, de face, de la tubérosité tibiale antérieure à l'éminence intercondylaire, de position plus verticale que le tunnel fémoral. De profil, il doit se projeter au niveau du 2ème quart antérieur du plateau tibial.

Une position trop antérieure favorise le conflit avec la fosse intercondylienne en extension et une position trop postérieure, avec le LCP.