Angiographie avec injection de produit de contraste


Principes

Ces techniques sont plus rapides et offrent un meilleur rapport signal / bruit que les méthodes sans injection de produit de contraste.
Les bénéfices liés au raccourcissement du T1 provoqué par les chélates de Gadolinium sont multiples :

  • Augmentation du signal vasculaire qui devient prépondérant par rapport au phénomène d’entrée de coupe
  • Évite la saturation du signal sanguin, ce qui permet l’exploration de grands volumes
  • Meilleure imagerie des flux turbulents.

 

Séquences en ARM 3D avec injection de produit de contraste

Les séquences adaptées à cette imagerie sont les séquences d’écho de gradient 3D rapides, avec des TR courts (<= 5 msec) et TE courts (1-2 msec). Elles sont pondérées T1 et avec destruction de l’aimantation transversale résiduelle. Étant donné que le temps d’écho est extrêmement court, les gradients ne sont pas compensés en flux.

L’acquisition est en 3D pour obtenir une résolution spatiale élevée et un bon rapport signal/bruit. Pour délivrer le meilleur contraste, le remplissage du centre de l’espace K doit correspondre au moment du pic de contraste intravasculaire. Le remplissage de l’espace K peut être optimisé (trajectoire centrifuge spiralée ou elliptique, remplissage partiel, partage des données de la périphérie de l’espace K) pour acquérir rapidement son centre (contraste de l’image) et répondre aux contraintes de fugacité de passage du produit de contraste.

Par le gain en vitesse qu’elle apporte, l’imagerie parallèle est particulièrement adaptée à l’ARM avec injection de produit de contraste. Elle permet par exemple de réaliser une série d’acquisitions du centre de l’espace K dans le temps, permettant un suivi dans le temps de la cinétique du produit de contraste.

Une méthode de suppression du signal de la graisse est ajoutée pour atténuer le signal de fond.

 

AMR des membres inférieurs

Etant donné l’étendue du volume à explorer, et le champ de vue limité en IRM, les techniques d’angioMR des membres inférieurs avec injection de produit de contraste combinent :

  • antennes spécifiques pour couvrir l’ensemble des membres
  • déplacement automatisé rapide de la table d’examen (MobiTrack)
  • éventuellement compression de la racine de la cuisse pour diminuer le flux veineux.

 

AMR dynamique (4D)

Il est possible de cumuler les techniques d’accélération des séquences en écho de gradient ultra-rapides telles que :

  • l’acquisition parallèle (SENSE, GRAPPA)
  • la lecture segmentée de l’espace K avec rafraîchissement variable à chaque phase (TRICKS : Time Resolved Imaging of Contrast KineticS, CENTRA : Contrast-ENhanced Timing AngiogRAphy, TREAT : Time-Resolved Echo-shared Angiographic Technique, KeyHole)
  • Les acquisitions partielles de l’espace K corrélées dans le temps (k-t BLAST : k-t Broad-use Linear Acquisition Speed-up Technique, k-t SENSE, TWIST : Time-resolved Angiography With Interleaved Stochastic Trajectories).

La combinaison de ces techniques aboutit à des séquences (4D – TRAK : 4D Time-Resolved Angiography using Keyhole, TRICKS, TWIST) qui permettent de réduire le temps d’acquisition, d’améliorer la résolution temporelle voire de réaliser une imagerie dynamique : angiographie 4D. Les premières images, avant le rehaussement, servent de masque de soustraction pour extraire l’arbre vasculaire des images suivantes.

L’inconvénient majeur de ces techniques tient à la longueur du temps de reconstruction.

 

Synchronisation injection

Ces séquences imposent un timing précis par rapport à l’injection du bolus pour que l’acquisition coïncide avec le passage intravasculaire du produit de contraste (risque de contamination par le signal veineux si trop tardif).
Le délai optimal entre injection et imagerie peut être déterminé de plusieurs manières :

  • Délai fixe (empirique)
  • Bolus test
  • Surveillance de l’arrivée du bolus en temps réel ("Fluoroscopie IRM ») avec déclenchement manuel ou automatique : BolusTrack
  • Angiographie dynamique.

La durée d’injection peut être inférieure à la durée de la séquence car il y a une dispersion du bolus dans le temps du fait de la circulation dans le système veineux puis dans la circulation pulmonaire avant d’atteindre la circulation systémique. De plus, s’il est primordial que le centre de l’espace K soit acquis durant le pic de contraste, il est moins important que le produit de contraste soit présent lors du remplissage de la périphérie du plan de Fourier.

Ces techniques d’ARM présentent évidemment les inconvénients de l’injection de produit de contraste (ponction veineuse, allergie, risque rénal, surcoût).